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New Super Mario Bros.Wii


New Super Mario Bros.Wii Année : 2009

Support : Wii

Titre original : New Super Mario Bros.Wii

Editeur : Nintendo

Au royaume des tortues volantes et des champignons qui marchent, on fête aujourd'hui l'anniversaire de la princesse Peach, avec Mario, son frère Luigi et leurs amis les Toads. C'est à ce moment précis qu'entre dans la salle un gigantesque gâteau, qui n'est autre en réalité qu'un cheval de Troie pour Bowser Jr et ses acolytes, qui s'emparent alors de la princesse et l'enlèvent, pour des raisons pour le moins obscures. Il est grand temps pour les frères Mario de voler - littéralement - au secours de la demoiselle en détresse.

A l'instar des cartoons de notre enfance - on pense notamment à Bip-bip et Coyote, ou bien encore à Bugs Bunny -, l'univers de Mario ne change jamais, qui nous propose de suivre, encore et encore, les aventures de plombiers italiens en quête d'une princesse qui n'a de cesse de se faire enlever par les membres de la famille Bowser, tandis qu'à l'image des contes de fées de notre enfance, le monde dans lequel évoluent les personnages improbables de cette histoire s'anime comme si de rien n'était, offrant au regard ébahi des jeunes et des moins jeunes un florilège d'arbres dansants, de fleurs cracheuses de flammes, de mycoses amicales ou bien hostiles et de bombes plus sournoises que souriantes, et ce depuis déjà vingt-cinq ans. Que dire, donc, de cet énième épisode de l'un des jeux vidéo les plus célèbres de l'histoire ?

Commençons tout d'abord par ce qui, dans toute production vidéoludique qui se respecte, saute immédiatement aux yeux : les graphismes. Dans New Super Mario Bros.Wii, comme c'est le cas dans la plupart des jeux Nintendo, cet aspect semble n'avoir pas grand-chose à voir avec les qualités techniques de la console concernée - en l'occurrence, la Wii, dont les capacités, limitées par rapport aux autres consoles nouvelle génération (next gen, pour les intimes), font souvent l'objet de débats houleux entre joueurs aguerris -, mais bien plutôt avec des choix esthétiques pleinement assumés, qui garantissent aux adeptes du petit plombier moustachu, à chaque nouvel épisode, un spectacle visuel tout à la fois vivant et coloré. Comme nous l'avons dit plus haut, tout dans le jeu s'anime, jusqu'aux éléments du décor, et la variété des environnements (prairies, déserts, montagnes enneigées, sombres souterrains, nuages, fonds marins, bateaux volants, forêts envahies de plantes carnivores, manoirs hantés, volcans et autres châteaux enténébrés, pour ne citer que les plus spectaculaires) renouvelle constamment le plaisir simple que l'on peut éprouver à parcourir, même une fois le jeu terminé, les innombrables niveaux dont se compose ici l'aventure. Un régal pour les yeux, donc, qui pour un peu nous ferait retomber en cette tendre et courte période de l'enfance où tout n'était que formes et couleurs, luxe, calme et volupté.

En parlant d'éveil des sens, il en est un qui par ce nouvel opus se trouve tout particulièrement sollicité, j'ai nommé l'ouïe. Recyclant habilement les thèmes les plus connus de la série, Shiho Fujii et Ryo Nagamatsu continuent de nous émerveiller avec les mélodies mémorables de Koji Kondo, tantôt guillerettes, tantôt gentiment effrayantes, rajoutant ici et là de nouveaux thèmes toujours aussi inspirés, toujours aussi revigorants, qu'une fois les premières notes entendues l'on ne saurait oublier de sitôt. Mais ce festival auditif ne s'arrête pas là, puisque les bruitages, eux aussi, lorsqu'il s'agit de créer l'ambiance particulière propre au soft de Nintendo, sont de la partie : tout, des bonds des plombiers aux cliquetis des pièces que l'on ramasse, participe d'une sorte d'esthétique de la rontondité, que l'on retrouve jusque dans les graphismes (l'embonpoint des frères Mario, les angles arrondis des différents éléments du décor), à tel point que l'on a parfois la curieuse impression d'évoluer sur des coussins de sons dont l'élasticité n'aurait d'égale que la douceur, le paroxysme étant probablement atteint lors des niveaux où l'on flotte allègrement dans les nuages. Cerise sur le gâteau, certains bruitages, notamment lorsque l'on ingurgite les fameux champignons 1 UP, nous parviennent directement de la Wiimote, immergeant ainsi d'autant plus les joueurs de tous âges dans le monde magique des frères Mario.

Néanmoins, l'immersion ne saurait être complète sans un gameplay digne de ce nom. Or, sur ce point encore, Nintendo frappe très fort : le maniement des personnages à l'aide de la Wiimote en position horizontale est extrêmement intuitif, qui rappelle par bien des aspects la jouabilité des premiers épisodes sur NES : point n'est besoin d'une période d'adaptation fastidieuse ici, puisque c'est sans problème que l'on parviendra, très vite, à maîtriser les petites subtilités propres à cet opus, en sus des habituels déplacements (course, nage et saut sur les ennemis, pour ne citer que les principaux mouvements), les petites subtilités susmentionnées étant principalement dues aux diverses transformations que peuvent subir les héros, qui deviendront tour à tour hommes volants, lilliputiens, lanceurs de boules de neige ou de flammes et pingouins, cela sans compter la présence de Yoshi, qui parachève la synthèse qu'ont manifestement décidé d'entreprendre les concepteurs de New Super Mario Bros.Wii, car c'est bien là ce dont il s'agit : une immense synthèse de tous les épisodes sortis auparavant, du tout premier Super Mario Bros au tout dernier, sorti sur Nintendo DS, qui pour autant parvient à renouveler une formule que l'on aurait pu penser depuis longtemps dépassée, notamment en ce qui concerne l'usage de la 2D, par le truchement d'un système de jeu clairement pensé pour la Wii et de plusieurs modes multijoueurs aussi bienvenus qu'ingénieux.

En conclusion, New Super Mario Bros.Wii, avec son esthétique enfantine, son irréprochable jouabilité, ses nombreuses innovations - ce nonobstant ses multiples références aux précédents épisodes de la série -, sa durée de vie conséquente et son ambiance unique, se fait sans mal aujourd'hui parangon du jeu de plate-formes en 2D, prouvant une fois de plus, s'il en est besoin, que le jeu vidéo, juste après le cinéma, les arts médiatiques et la bande dessinée, n'est autre que le dixième art.

Note : 9.5/10


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