Année : 1996
Titre original : Scream
Réalisateur : Wes Craven
Des adolescents se font poignarder un par un par un tueur masqué dont l'apparence rappelle la représentation traditionnelle de la Mort...
Si Hitchcock s’ingéniait, dans Fenêtre sur cour,
à mettre le doigt sur cette forme particulière d’impuissance qui est celle du spectateur devant un film,
Wes Craven s’amuse avec cette dernière en infligeant (et c’est le mot) une première scène d’anthologie :
un montage dans le plan place la victime au premier plan qui se fait poignarder,
tandis que les parents de cette dernière, en arrière-plan, rentrent tranquillement à la maison.
En faisant des références explicites au genre qu’il a lui-même contribué à créer,
Craven brise les règles qui le régissaient jusqu’alors et fait tomber le film dans une spirale :
Scream/Screen, le masque du tueur, qui rappelle le Cri de Munch, le thème du double
(on apprend à la fin qu’il y avait deux meurtriers et non un seul),
des caméras filment des caméras, deux fous qui mettent en scène leur série de crimes…
La mise en abîme est complète, sorte de paroxysme de ce qui avait été ébauché dans Wes Craven’s New Nightmare (Freddy sort de la nuit),
doublée de réflexions sur le cinéma d’horreur parfois énoncées à l’écran par les protagonistes
(les « règles », l’effet produit sur le spectateur, le fantastique…).
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