Année : 1988
Titre original : Red Heat
Réalisateur : Walter Hill
Viktor Rostavili, qui, dans sa grande générosité, tente d'introduire la cocaïne en U.R.S.S. afin d'en faire profiter son peuple, parvient à s'échapper aux Etats-Unis lorsque
les Soviétiques se lancent à sa poursuite. Dans sa fuite, il tue
le coéquipier du capitaine Ivan Danko (Arnold Schwarzenegger), homme peu disert aux méthodes expéditives, qui est alors envoyé chez l'Oncle Sam pour rapatrier le criminel
et le faire exécuter. Malheureusement, "Rosta", fait prisonnier par les forces de police américaines, réussit, une fois n'est pas coutume, à prendre la poudre
d'escampette, condamnant de la sorte le capitaine Ivan Danko à faire équipe avec un policier américain répondant au doux nom d'Art Ridzik (James Belushi), archétype
du flic sympathique au verbe généreux et à la gâchette facile. Après quelques péripéties, de belles cascades et de nombreux morts et
autres dommages collatéraux, nos deux compères finissent par mettre la main sur Viktor, le terrasser et se découvrir une amitié nouvelle, en dépit
de leurs origines et de leurs différences, qui les unira pour toujours. Ils échangent leurs montres, Ridzik se fait avoir avec une "tocante à vingt dollars" et Danko retourne
en U.R.S.S. Tout est bien qui finit bien.
Dans les années 1980, les Américains affectionnaient particulièrement le genre dit du buddy movie, genre codifié s'il en est,
dans lequel deux héros qu'apparemment tout oppose doivent faire équipe, souvent dans le but d'appréhender un ou plusieurs méchants,
et c'est alors l'occasion pour eux de se rapprocher, de se découvrir des affinités et, comme le nom du genre l'indique, de devenir "potes". A l'instar de L'Arme fatale,
Double détente, réalisé par Walter Hill, l'un des producteurs du film Alien, le huitième passager,
ne déroge pas à la règle, qui nous propose un duo explosif tout droit issu de la guerre froide, les malmène pendant plus d'une heure et
quarante minutes avant de conclure gaiement - sans mauvais jeu de mots - sur la naissance d'une belle histoire d'amitié. Si le propos
semble banal et l'intrigue, plus que convenue, le film bénéficie cependant de la bonne humeur manifeste d'Arnold Schwarzenegger et de
James Belushi, qui, doublement détendus, s'en donnent à coeur joie, des très belles compositions de James Horner et d'un rythme soutenu, malgré un montage parfois
étrange, notamment lors de la scène d'introduction. S'il ne s'agit pas d'un chef-d'oeuvre (loin s'en faut), il n'en demeure pas
moins que Double détente est un film sympathique, qu'on ne se lasse pas de
revoir de temps à autre, et l'on se prend même à citer certaines répliques aujourd'hui devenues cultes ("Evidence.") au cours, justement,
de conversations entre "potes".
Note : 5.5/10.
Werna 2009-2023