Année : 2005
Titre original : Koara kachô
Réalisateur : Minoru Kawasaki
Employé modèle d'une entreprise japonaise spécialisée dans les produits alimentaires, Tamura vit sa vie normale de koala veuf, jusqu'au
jour où l'on retrouve sa nouvelle petite amie humaine sauvagement assassinée.
La police le soupçonne évidemment, ne manquant pas de le harceler de questions
et de le faire suivre en permanence. Peu à peu, Tamura l'homme koala, grâce à l'aide involontaire de son psychiatre et de son lapin de patron,
se rend compte que la mort mystérieuse de son ex-femme le hante encore et
commence à se demander s'il n'est pas fou, schizophrène ou, plus simplement, s'il n'est pas lui-même le meurtrier des deux femmes de sa vie.
Sa longue plongée dans l'univers tout aussi farouche que farfelu de son inconscient le mènera des inénarrables délices de la gastronomie coréenne aux geôles
de l'Alcatraz japonaise, en passant par une comédie musicale pour le moins comique et des
combats d'arts-martiaux à la Bruce Lee, jusqu'à ce qu'enfin la terrible vérité lui soit dévoilée. Fort heureusement, tout est bien qui finira bien,
puisque c'est tout de même d'un koala qu'il s'agit.
Comme vous vous en doutez sûrement déjà (pour ceux qui ne l'ont pas encore vu), le postulat de départ
d'Executive Koala
n'engage pas le spectateur à prendre ce film au sérieux, loin s'en faut. Minoru Kawasaki prend en effet
délibérément le parti de jouer à outrance la carte
de l'absurde et du surréalisme pour nous offrir une oeuvre à mi-chemin entre la satire sociale et la parodie, le mélange des genres
servant de prétexte à
un délire visuel qu'on pourrait croire tout droit sorti d'un camé(scope) complètement déjanté. Peut-être même d'un koala.
Malheureusement, cette intrigue animalière ne tient pas ses promesses qui traîne en longueur, ne dispose pas d'un scénario convaincant et
ne parvient à faire rire que difficilement, un comble pour une réalisation dont c'était là le but principal, aux dires de l'auteur.
Montrer la fermeture Eclair du déguisement des animaux, se contenter d'effets spéciaux volontairement mal faits, écrire des dialogues
aussi improbables qu'insipides (extrêmement mal doublés dans la version française, de surcroît), utiliser quelques musiques un tantinet
kitch ou burlesques et monter le film n'importe comment ne suffit pas pour provoquer, à la manière d'un Bad Taste, d'un Meet the Feebles
ou d'un Braindead de Peter Jackson,
l'involontaire hilarité tant recherchée par le réalisateur.
Encore moins la présence d'un koala dans un monde en apparence normal,
censée titiller abondamment les zygomatiques des spectateurs une heure et demie durant.
Résultat, c'est, à quelques exceptions près (les chansons des témoins lors du
procès, les combats colorés avec des plats coréens en surimpression), l'ennui qui prédomine une fois la surprise passée,
les réflexions sur la différence
et le monde infernal de l'entreprise n'y changeant et n'y pouvant absolument rien.
Pour conclure, Executive Koala, en dépit des critiques élogieuses que l'on en peut trouver ici et là sur
la toile, est l'exemple même d'une mauvaise bonne idée - ou plutôt d'une bonne idée
mal exploitée -, si bien que l'on en vient à se dire qu'il eût été préférable que ce koala peu captivant demeurât en captivité pour le restant
de ses jours, dans l'obscurité plutôt que dans les salles obscures, si possible. A voir avec des amis, donc, et de préférence complètement bourré.
Note : 1/10 (un point pour le costume de koala...)
P.S. : l'auteur de ces lignes tient à préciser qu'il adore les koalas (Phascolarctos cinereus). C'est là, par ailleurs, la seule et unique
raison pour laquelle il s'est senti le devoir
de s'infliger ce nanar et d'en rédiger une courte critique. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on voit des films avec, en guise de personnage
principal, un koala en costard-cravate...
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