Année : 2007
Titre original : Hostel : Part II
Réalisateur : Eli Roth
Pour remettre son public dans le bain de sang, Eli Roth choisit de commencer dans le vif du sujet : à une introduction onirique
où le héros du premier film s'imagine tomber entre les mains des membres de l'organisation qui a torturé et tué ses amis, succède
logiquement la décapitation de ce même héros, qui, à force de paranoïa, finit donc bel et bien par perdre la tête. Le public
ayant ainsi perdu tout repère, le film peut alors commencer et nous dévoiler son scénario, une fois de plus fort simple, qui
se propose de nous narrer deux histoires en parallèle : d'un côté, il y a trois jeunes personnes qui n'ont visiblement pas vu le film précédent et qui décident, sous l'influence d'une certaine Axelle, de
se rendre en Slovaquie pour les vacances : Beth, une richissime jeune fille, Lorna, une intellectuelle au physique peu avantageux, et
Whitney, une gentille bringueuse qui aime la vie ; de l'autre, Stuart, un homme d'une quarantaine d'années en proie à un
profond sentiment d'impuissance, et son ami Todd (joué par Richard Burgi, l'acteur principal de l'infâme série The Sentinel...),
un homme riche qui veut prouver que ses excroissances testiculaires sont au moins de la taille de deux imposantes pastèques : nos deux amis,
afin de montrer au monde combien ils sont virils, prennent en conséquence le parti de se rendre eux aussi en Slovaquie, via les
séjours tout compris (voyage, transport en taxi, hôtel, tatouage, tortures...) offerts par l'aimable organisation qui se charge de trouver à ses clients
les victimes qui leur conviennent - à condition bien sûr d'y mettre le prix, ces dernières étant désormais mises aux enchères.
Ce que nous conte alors Eli Roth, vous vous en doutez,
c'est une belle fable sur ces destins qui se croisent, se recroisent, s'entrecroisent et se décroisent, ces rencontres, fortuites ou non, qui changent la vie d'un homme ou
d'une femme à tout jamais, et ces formidables histoires d'amitié et de rivalité, de liesse et de tristesse, d'amour et de haine, qui en découlent ; bref, ça finit par pisser le
sang et hurler dans tous les sens, le tout baignant dans un humour grinçant comme des outils de torture rouillés.
Reprenant les principes de base de Hostel, premier du nom, Eli Roth parvient malgré tout à
surprendre quelque peu son public et à le captiver pendant une heure et demie, en ajoutant une bonne dose d'horreur gothique et graphique
(cf. la scène du bain de sang à la Elizabeth Bathory (selon la légende, cette dernière se serait en effet baignée dans le sang
de ses victimes, fait qui n'a jamais été avéré)), d'atmosphère fantastique et d'humour (un peu comme dans Braindead,
on se prend à rire du pire... mais après tout, il est vrai que le rire et l'horreur son intimement liés). Une fois de plus, le jeu des acteurs, sans être exceptionnel, demeure
irréprochable, le scénario est bien pensé, le montage, vif, et les plans, toujours très beaux, que ce soit en extérieur où dans
l'obscurité des cachots.
En conclusion, Hostel 2 se laisse donc regarder avec un plaisir peu avouable et, s'il n'est pas
d'une franche originalité (mais tout est relatif), parvient cependant à faire rire, frémir et, pourquoi pas, réfléchir un peu, et
ce n'est déjà pas si mal, par les temps qui courent !
Note : 7/10
Werna 2009-2023