Année : 2006
Titre original : Idiocracy
Réalisateur : Mike Judge
Joe Bauers, qui travaille pour l'armée américaine, est l'homme le plus moyen qui soit, ce qui le qualifie de facto pour devenir, pendant un an, le
cobaye d'une expérience un peu particulière d'hibernation, à laquelle participera également une prostituée répondant au doux prénom de
Rita. Malheureusement, endormis en 2005, nos deux héros supérieurement moyens ne sortiront de leur
sommeil qu'en 2505, pour trouver à leur réveil un monde dévasté par... la stupidité. Devenu l'homme le plus intelligent de la
planète, Joe, après quelques péripéties, un séjour en prison et une promotion à la Maison Blanche, parviendra, menacé de mort qu'il est par le président des Etats-Unis, à régler le grand problème de ce monde, c'est-à-dire l'impossibilité de faire
pousser quoi que ce soit pour les récoltes, en proposant d'arroser le sol avec de l'eau, plutôt qu'avec la boisson énergétique qui l'a depuis
longtemps remplacée. Eh oui,
parce que dans le futur, l'eau, c'est réservé aux commodités...
De facture assez classique (pas de montage "années 2000" pour épileptiques, pas d'effets superflus, pas de plans révolutionnaires...),
Idiocracy est, somme toute, un bon film de science-fiction, dont le postulat de départ -
un monde où l'évolution darwinienne a fini par ne plus favoriser que la survie des meilleurs reproducteurs (le film s'ouvre sur
un montage parallèle qui nous présente, d'un côté, un couple d'intellectuels qui n'arrivent pas à se décider à avoir un enfant, et,
de l'autre, une famille de bons Américains moyens bien gras et bien grossiers, qui se reproduisent comme des lapins) - a tout
pour susciter l'intérêt, un intérêt par ailleurs entrenu par un scénario bien pensé, un humour qui, s'il n'est pas forcément très fin,
échappe du moins aux lourdeurs auxquelles le cinéma américain nous a habitués depuis les années 1990, ainsi que par un jeu d'acteurs irréprochable.
Enfin, si la critique que fait le film de la société américaine en particulier, et de nos sociétés occidentales en général,
est assez convenue, et si l'ensemble est plus que caricatural (jusque dans son message écologiste), il n'en demeure pas moins que la recette fonctionne : la sauce prend,
et on passe un agréable moment devant cette savoureuse petite comédie d'anticipation.
Note : 7.5/10
Werna 2009-2023