Année : 1983
Editeur : Parker
Créateur : Leslie Scott
Matériel : 54 briques en bois.
La règle du jeu se trouve ici réduite à sa plus simple expression : dans le Jenga, les joueurs (en nombre plus
ou moins illimité, sachant qu'il est également possible de jouer seul) doivent retirer une à une les briques d'une tour pré-construite, dont
chaque étage comporte en tout et pour tout trois briques au départ, pour ensuite les empiler au
sommet de cette dernière jusqu'à ce qu'elle s'effondre, le perdant
n'étant autre que le maladroit responsable de cette chute.
C'est par ce concept original digne du mécanisme d'un Tetris (1984) que le Jenga s'est rapidement imposé comme un
incontournable des dimanches pluvieux, des lendemains de fête et des longues soirées d'hiver ou d'été. Tirant son nom de l'impératif du
verbe kujenga, qui signifie construire en swahili, le jeu de la Britannique Leslie Scott (qui naquit en Tanzanie,
passa son enfance en Afrique de l'Est, puis de l'Ouest, et fit ses études entre l'Ouganda, le Kenya, la Sierra Leone et l'Angleterre, ce qui
explique probablement l'étymologie du mot Jenga)
nous propose d'élaborer des constructions tout à la fois toujours plus grandes et toujours plus bancales, la tension montant à l'extrême
à mesure que les étages s'élèvent et s'entassent, étapes décisives dans la préparation de l'inéluctable effondrement final.
Les parties sont donc aussi courtes qu'intenses et s'enchaînent à vive allure, au
point de faire oublier aux joueurs pris dans ce tourbillon ludique toute notion de l'espace et du temps.
A propos d'espace et de temps, l'auteur de ces lignes avoue ne savoir ni où, ni quand ce fameux Jenga lui dévoila
pour la première fois ses secrets. L'ayant redécouvert il y a peu grâce à l'édition Donkey Kong, sortie en 2008 et dotée d'un
certain nombre de règles
supplémentaires (il s'agit de faire grimper ce bon vieux Mario sur des échafaudages afin de sauver la princesse des griffes du célèbre gorille)
il faut le dire sans grand intérêt, votre fidèle rédacteur, après y avoir de nouveau joué et rejoué pendant des heures et des heures,
s'est senti le devoir
d'assembler quelques mots, phrases et paragraphes, à la manière des briques du Jenga, dans le but d'en tirer
une courte critique laudative. Car il n'est peut-être pas en ce monde, en effet, de plaisir plus grand que celui d'assembler, en famille
ou entre amis, des briques, des dizaines de briques, dans le but unique de les voir s'écrouler, tas de blocs informe,
sur une table vaincue d'avance par l'anarchie la plus totale. Et de recommencer. Encore et encore. C'est là le propre des grands jeux.
En conclusion, vous l'aurez compris, le Jenga n'est rien de moins qu'un grand classique du jeu de société,
dans lequel le bon sens et la dextérité sont des avantages certains, mais qui saura quoi qu'il arrive divertir les êtres humains de tous âges
et de tous horizons, au
point de faire s'écrouler de rire ceux qui, au départ, semblent les plus réticents à l'idée de faire s'écrouler des briques. En somme,
le Jenga, comme on dit, ça casse des briques, et c'est tout ce qu'on lui demande.
Note : 10/10
Werna 2009-2023