Année : 1986
Editeur : Ravensburger
Créateur : Max J. Kobbert
Matériel : un plateau de jeu, trente-quatre tuiles représentant des couloirs, vingt-quatre cartes sur lesquelles figurent des objets à trouver et
quatre petites figurines en plastique de couleur verte, jaune, rouge ou bleue.
Le principe de base est simple : deux à quatre joueurs s'affrontent dans un labyrinthe au sol meuble dans l'unique but de ramasser le plus
d'objets possible. Chacun déplace à son tour une rangée de tuiles, changeant de la sorte la configuration des couloirs pour lui-même et les autres
participants, puis tente par tous les moyens de rejoindre ou bien, à défaut, de se rapprocher de
la case sur laquelle se trouve le dessin représenté sur la première carte de son tas, tant qu'aucun mur ne le bloque.
Et ce jusqu'à ce qu'enfin son paquet de cartes soit intégralement
retourné. Fin de partie. Comme on peut aisément s'en douter, cela ne prend généralement guère plus d'une demi-heure.
Labyrinthe, en quelques années seulement devenu l'un des grands classiques du jeu de société familial,
tire probablement son succès d'un certain nombre de qualités ludiques indéniables : esthétique épurée tout droit héritée des grands clichés
du jeu de rôles, de la littérature médiévale fantastique et du folklore occidental
(on retrouve dans les dessins les habituels fées, dragons et fantômes,
accompagnés d'une myriade d'autres créatures imaginaires aussi diverses que variées), courte durée des parties, jouabilité sans faille, simplicité des règles et convivialité
du concept. Une fois les premières rangées de tuiles déplacées, difficile, donc, de décrocher, tant et si bien que les parties s'enchaînent
sans même que l'on s'en aperçoive et ce quel que soit l'âge.
Ayant très jeune découvert cette création ludique incontournable, et l'ayant redécouverte à l'âge adulte, l'auteur de ces lignes doit
avouer aujourd'hui qu'il n'est pas désagréable, de temps à autre, surtout l'été,
lorsque les journées sont longues, lourdes et chaudes, s'étirant à l'infini pour se donner parfois des allures d'éternité,
de retourner l'espace
de quelques instants traîner ses guêtres en famille dans les couloirs tout aussi interchangeables qu'interminables de cet inextricable
Labyrinthe, dont les multiples versions, du Labyrinthe Junior au Labyrinthe Master (récompensée par de multiples
prix, dont le Mensa Select et, surtout, le prestigieux Spiel des Jahres), en passant par les
éditions Lord of the Rings, Avatar (!) et Disney, trahissent à la fois la volonté, de la part de l'éditeur, de maximiser
de manière éhontée les profits engendrés par la commercialisation de ce produit, et le statut particulier dans notre culture consumériste
de la création de l'Allemand
Max J. Kobbert,
professeur de psychologie cognitive à l'Académie des Arts de Münster,
une création dont l'approche originale de l'espace doit beaucoup au Rubik's Cube
d'Ernõ Rubik et qui depuis plus de vingt-cinq ans semble sans mal traverser l'épreuve du temps.
En conclusion, Labyrinthe est une bonne pioche,
un objet qu'il serait bon pour les générations à venir l'aller quérir dans
les allées dédaléennes du premier centre commercial venu, ne serait-ce que pour le
plaisir d'une mise en abîme en bonne et due forme.
Note : 9/10
Werna 2009-2023