Accueil

Hercule à New York


Hercule à New York Année : 1970

Titre original : Hercules in New York

Réalisateur : Arthur Allan Seidelman

Hercule, las de l'Olympe, a décidé, contre l'avis de son père, le tout puissant Zeus, d'aller visiter le monde des hommes, à New York, afin d'y exhiber sa musculature hors du commun, d'y dévoiler ses talents d'automédon, d'athlète et de catcheur, et de s'y trouver un ami pour la vie, le fidèle Pretzie - sympathique, bien que stupide. Chemin faisant, notre célèbre héros grec, qui, bien qu'il n'ait de cesse de rappeler à ses interlocuteurs son origine, semble avoir oublié son véritable nom (dans la mythologie grecque, Hercule a pour nom Héraclès), accomplira quelques travaux pour le moins étonnants, dont un combat tout à la fois burlesque et titanesque avec un ours qui s'est récemment échappé du parc zoologique - et sous le déguisement duquel on devine un ou deux cascadeurs maladroits à la démarche simiesque et probablement au bord de l'asphyxie... ou du suicide.

Pour son premier film, Arnold Schwarzenegger, alias Mr Universe, alias Arnold Strong, alors âgé de vingt-trois ans, nous offre là l'une de ses plus belles prestations à ce jour, dans ce qui n'est autre que le plus grand chef-d'oeuvre de l'histoire du cinéma, loin devant Ghost Rider et Sexy Movie, cela va sans dire, et clame haut et fort, à plusieurs reprises et ce non sans une certaine fierté : "I am Hercules, son of Zeus", avec son inimitable accent autrichien, rendant de la sorte à la langue anglaise l'horreur qui lui est due. Vous l'aurez compris, cette petite perle confine à l'excellence, tant par l'indéniable ingéniosité de son scénario (Hercule à New York ! Tout est dit dans le titre...) et de son montage (faire se succéder ainsi des scènes, toutes plus inattendues les unes que les autres, en supprimant toute continuité, toute logique narrative, tient purement et simplement du génie !), que par la qualité du jeu de ses acteurs (Arnie, comme on le surnomme outre-Atlantique, a-t-il jamais été meilleur que dans ce film ? Et que dire des autres acteurs, depuis restés, pour des raisons obscures, dans l'anonymat le plus complet ?), sa photographie révolutionnaire (on ne doute pas un instant que les plans ont tous été volontairement aussi mal cadrés que mal éclairés - ce qui tient, il faut le préciser ici, de l'euphémisme) et sa musique, répétitive au possible, presque douloureuse, qui, pour être supportée, demande au spectateur des efforts tout aussi herculéens que ceux d'Arnold pour garder, tout au long du film, ce sourire particulièrement niais qui donne à son personnage tout son charme, tout son charisme, pour en faire un Hercule inoubliable. Surtout lorsqu'il s'improvise, divin sur son divan, grand séducteur auprès d'une jeune fille au regard bovin...

Après avoir péniblement enduré l'heure et quart que dure Hercule à New York et qui semble à l'infini s'étirer, l'auteur de ces lignes se promit d'en faire une courte critique, jurant par tous les dieux que ce film était probablement l'un des plus mauvais qu'il eût jamais vu. Il lui fallut malgré tout s'armer de courage et de patience pour se replonger dans cette réalisation infâme afin de partager, enfin, son verdict avec vous. Et son verdict fut et reste encore aujourd'hui : nom de Zeus ! C'est une merde ! A voir absolument.

Note : 0/10.


Werna 2009-2023